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Violences sexuelles sur mineurs : l’appel de Macron à «punir les criminels» et à «adapter notre droit»

Dans une vidéo samedi, le président de la République a assuré que «le silence construit par les criminels et les lâchetés successives, enfin, explose». «Vous ne serez plus jamais seules», dit-il aux victimes.
Emmanuel Macron a publié une vidéo sur Twitter dans laquelle il appelle à punir les criminels auteurs de violences sexuelles sur les enfants. Capture d’écran Twitter
Emmanuel Macron a adressé ce samedi 23 janvier une vidéo aux personnes victimes d’inceste. «Je veux vous dire : on est là, on vous écoute, on vous croit. Et vous ne serez plus jamais seules», dit-il, grave.
«Partout en France, la parole se libère. Le silence construit par les criminels et les lâchetés successives, enfin, explose», a indiqué le président de la République alors que le débat sur l’inceste a resurgi ces derniers jours après la publication d’un livre de Camille Kouchner.
«Il explose grâce au courage d’une sœur qui n’en pouvait plus de se taire. Puis, ces derniers jours, le courage de milliers d’autres témoignant de leur vie brisée dans le sanctuaire de leur chambre d’enfant, de leur enfance volée lors de vacances en famille ou de moments qui auraient dû être innocents et ont conduit au pire.»
Dans cette vidéo, le chef de l’Etat appelle à «ne jamais nous habituer, ne jamais accepter, tout faire pour arrêter maintenant les violences sur nos enfants en sachant les écouter, en saisissant chaque signe. En rendant possible chaque parole.»
Il insiste sur le fait que «tout ce qui semble anormal doit pouvoir être dit. Il nous faut entendre et recueillir le témoignage des victimes même des années après. Il nous faut les accompagner, il nous faut punir les criminels pour leurs actes passés et pour empêcher toute récidive.»
«Nous ne laisserons aucun répit aux agresseurs, aucun», a ensuite affirmé Emmanuel Macron dans une série de tweets annonçant des mesures pour mieux lutter contre les violences sexuelles commises contre des enfants.
Adapter le droit
«Il nous faut adapter notre droit pour mieux protéger les enfants victimes d’inceste et de violences sexuelles», a précisé le chef de l’Etat, en indiquant avoir demandé au garde des sceaux Eric Dupont-Moretti et au secrétaire d’Etat à l’Enfance et aux Familles Adrien Taquet «de mener une consultation qui devra déboucher rapidement sur des propositions».
Emmanuel Macron a ensuite expliqué que «beaucoup a été fait [mais qu’] il nous faut faire plus». Pour cela : «Il nous faut recueillir les témoignages et protéger les victimes. Ce sera la mission de l’initiative que nous lançons sur les violences sexuelles commises pendant l’enfance, avec Édouard Durand, juge des enfants, et Nathalie Mathieu, directrice d’une association spécialisée», a déclaré le chef de l’Etat.
Soins psychologiques remboursés et dépistage
Il a ensuite annoncé que «les soins psychologiques des enfants victimes de violences sexuelles seront remboursés» car «il nous faut accompagner la reconstruction».
Afin de recueillir la parole, «deux rendez-vous de dépistage et de prévention contre les violences sexuelles faites aux enfants – l’un au primaire, l’autre au collège – seront mis en place pour tous, dans le cycle de visites médicales obligatoires existantes».
Avec AFP

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Bénin : L’ODHP condamne et exige la libération immédiate de Reckya Madougou

Dans un communiqué de presse publié ce jeudi sur les réseaux sociaux, l’Organisation pour la défense des droits de l’homme et des peuples (Odhp) du président Aboubakar Baparape exige la liberté de Reckya Madougou arrêtée ce mercredi soir à Porto Novo.
COMMUNIQUE DE PRESSE
A PROPOS DE L’ARRESTATION DE MADAME RECKYA MADOUGOU.
L’ODHP condamne et exige sa libération immédiate.
Le 03 Mars dans la soirée, Reckya Madougou a été arrêtée au pont de Porto-Novo après un meeting du FRD (Front pour la Restauration de la Démocratie) dans la ville capitale du Bénin. Elle retournait à Cotonou quand elle a été enlevée avec sa voiture par la police. Elle a été aussitôt conduite à la Brigade criminelle où siège également (dans le même domaine) la Brigade économique et financière à Agblangandan dans la Commune de Sèmè-Kpodji.
On apprendra plus tard qu’elle était sous le coup d’un mandat d’amener du Procureur Spécial de la Criet (Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme) ; mandat à elle jamais notifiée avant son arrestation.
Dans la matinée du 04 Mars, le Procureur Spécial, Elonm Mario Mètonou anime un point de presse pour informer l’opinion publique. Il en ressort substantiellement que c’est dans le cadre d’une enquête en cours et sur l’aveu du colonel de gendarmerie à la retraite, Mama Touré que Reckya Madougou a été interpellée hier. Le Procureur dit entre autres que : «…Disqualifiée de la course à l’élection présidentielle d’avril 2011, madame Reckya Madougou et certains membres de sa formation politique ont, formé le destin de perturber le déroulement du prochain scrutin en perpétrant des actes de terreurs de grande ampleur».
Il poursuivra en évoquant «Cette mission prévue pour se dérouler en plusieurs étapes devrait commencer par le meurtre d’une autorité influente de la ville de Parakou sur un axe routier emprunté régulièrement par cette dernière … Le 24 Février 2021, Georges Saka, un des chargés de la mission entre en contact avec Mama Touré et conviennent des modalités de la première mission et s’accordent sur le coût.»
Aux dires du Procureur qui se réfère à un aveu de Mama Touré, la somme versée pour la première mission a été envoyée par madame Madougou.
Les questions que cette interpellation soulève sont nombreuses. Pourquoi n’avoir pas convoqué madame Reckya Madougou à la Criet depuis les premières dépositions de Messieurs Saka et Touré pour l’entendre sur convocation si l’enquête doit durer longtemps? Pourquoi tout ce déploiement armé policier pour son arrestation et l’état de siège de Porto-Novo et de plusieurs villes du pays ?
Les conditions d’arrestation de Madame Madougou à la sortie d’un meeting semblent indiquer que le pouvoir s’attaque à sa liberté d’expression. Et puis, tout se passe comme s’il faut semer la terreur dans les esprits en vue d’empêcher les gens de s’exprimer et même de dénoncer une arrestation aussi cavalière.
Il s’agit donc manifestement d’une arrestation politique, dans un contexte éminemment politique. L’ODHP dénonce. Alors, il faut libérer madame Madougou ainsi que tous les détenus politiques et libérer la justice pour qu’elle ne soit pas le bras armé de l’Exécutif.
Cotonou, le 04 Mars 2021.
Le Bureau Exécutif National.
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Reckya Madougou : voici les raisons de son arrestation

Face aux professionnels des médias ce jeudi 4 mars 2021, Mario Metonou le procureur spécial de la Criet a révélé les faits qui sont reprochés à Reckya Madougou arrêtée et déposée à la BEF ce mercredi 3 mars 2021 au soir.