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RDC : l’ancien chef de la police John Numbi a fui au Zimbabwe

Le général est soupçonné d’avoir commandité l’assassinat du militant des droits humains Floribert Chebeya en 2010.
L’ancien chef de la police de République démocratique du Congo (RDC), le général John Numbi, soupçonné d’être le commanditaire de l’assassinat en 2010 du militant des droits humains Floribert Chebeya, a fui au Zimbabwe, ont indiqué, lundi 22 mars, des sources concordantes.
En février, deux policiers congolais en «exil», Hergil Ilunga et Alain Kayeye Longwa, avaient affirmé à Radio France internationale (RFI) avoir participé à l’assassinat de M. Chebeya et accusé le général Numbi de l’avoir commandité.
«Le général John Numbi a quitté la RDC et s’est réfugié au Zimbabwe il y a deux semaines. Son chargé de sécurité [garde du corps] Lunda wa Ngoie est arrêté», a écrit sur Twitter Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise d’accès à la justice (ACAJ).
John Numbi est «au Zimbabwe» et «sa ferme», à environ 50 km de Lubumbashi (sud-est de la RDC), «a été perquisitionnée samedi par des militaires de la garde présidentielle», a confirmé à l’AFP un de ses proches sous le couvert de l’anonymat : «C’est à cette occasion que l’adjudant Lunda wa Ngoie a été arrêté.»
Contactées par l’AFP, des sources sécuritaires provinciales n’ont pas réagi dans l’immédiat. «Je ne suis au courant de rien à ce sujet», a de son côté affirmé à l’AFP le porte-parole du gouvernement zimbabwéen, Nick Mangwana.
Sanctions occidentales
Figure de l’ONG la Voix des sans-voix (VSV), M. Chebeya avait été convoqué le 1er juin 2010 dans les locaux de la police à Kinshasa pour y rencontrer le général Numbi, qui la dirigeait à l’époque, lequel nie avoir fixé ce rendez-vous.
Le corps de Chebeya avait été retrouvé le lendemain dans sa voiture à la périphérie de Kinshasa. Son chauffeur, Fidèle Bazana, qui l’avait accompagné à ce rendez-vous, a depuis disparu et son corps n’a jamais été retrouvé.
Le général Numbi n’a jamais été poursuivi. Il avait comparu en tant que témoin au procès en première instance, en 2011, mais n’avait pas été appelé à la barre lors du procès en appel en 2015, qui a condamné à quinze ans de réclusion un colonel de police, Daniel Mukalay, toujours incarcéré à Kinshasa, et acquitté un capitaine.
En première instance, trois policiers avaient en outre déjà été acquittés et trois autres, en fuite, condamnés à mort par contumace. Après les témoignages des deux policiers à RFI, de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer la réouverture du procès et des poursuites contre le général Numbi.
Sous sanctions américaines et de l’Union européenne pour des atteintes aux droits humains entre 2016 et 2018 sous la présidence de Joseph Kabila, dont il était l’un des principaux sécurocrates, le général Numbi a été démis en juillet 2020 de ses fonctions d’inspecteur général de l’armée par le président Félix Tshisekedi, élu fin 2018.
Avec AFP

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Congo : Denis Sassou Nguesso prête serment devant une vingtaine de dirigeants africains

Le président Denis Sassou Nguesso, proclamé vainqueur de la présidentielle au Congo, a été investi vendredi à Brazzaville pour un quatrième mandat, en promettant devant une vingtaine de chefs d’Etat africains de défendre la forêt du bassin du Congo, «poumon africain qui fait respirer le monde».
A 77 ans, M. Sassou a été investi pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête du Congo-Brazzaville, pays d’Afrique centrale riche en pétrole et en bois, qui s’étend au milieu des forêts et des tourbières du bassin du Congo.
A un peu plus de six mois de la COP26 prévue à Glasgow en novembre, l’ancien officier a promis de «donner au Congo la dimension mondiale qu’il mérite en matière de protection de l’environnement et de la biodiversité». «On ne dira plus l’Afrique noire mais l’Afrique verte», a ajouté le président «DSN».
Sur le plan intérieur, M. Sassou a promis une «politique de tolérance zéro» à l’égard des détournements de fonds et de l’enrichissement illicite. «J’y veillerai», a insisté le président réélu. Une vingtaine de chefs d’Etat africains ont fait le déplacement de Brazzaville pour l’investiture de DSN, ceux d’Angola, Burkina Faso, Burundi, Centrafrique, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Ethiopie, Ghana, Guinée, Guinée Equatoriale, Liberia, Mauritanie, Mali, Namibie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo.
L’Algérie, le Cameroun, le Gabon, le Rwanda, l’Afrique du Sud se sont fait représenter par leurs Premiers ministres ou un responsable de haut rang pour l’investiture de M. Sassou, impliqué dans des médiations africaines dans les conflits régionaux (Libye, Centrafrique, RDC). Reprenant un thème de campagne, le président a promis une «révolution agricole» pour sortir son pays de sa dépendance au pétrole et aux importations.
M. Sassou Nguesso a été élu lors du scrutin du 21 mars, contre six adversaires, avec 88,40% de suffrages, selon les résultats validés par la Cour constitutionnelle. Trois de ses opposants ont déposé des recours en annulation qui ont été rejetés. Son principal adversaire, Guy-Brice Parfait Kolélas, est décédé du Covid-19 le lendemain du jour du scrutin, à son arrivée en France pour une évacuation sanitaire.
Avec LSI AFRICA
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Bénin : l’opposant Joël Aïvo déposé en prison

Le professeur Joël Aïvo, candidat recalé à l’élection présidentielle n’a pas été libéré.
Gardé à vue depuis le jeudi 15 Avril 2021, Joël Aïvo a été présenté ce vendredi soir au procureur spécial, Mario Mètonnou près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Joël Aïvo et 3 autres personnes ont été placés en détention provisoire pour atteinte à la sûreté et blanchiment de capitaux et leur audience est prévue pour le 15 juillet.