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ONU : le président haïtien plaide sa cause, Washington réclame l’arrêt de sa politique des décrets

Le président haïtien Jovenel Moïse a assuré lundi au Conseil de sécurité de l’ONU que «la démocratie se portait bien en Haïti» malgré la crise politique, une assertion rejetée par les États-Unis qui lui ont réclamé «de mettre fin à (sa) politique par décrets».
Lors d’un rare discours (les pays sont en général représentés par un ambassadeur ou un ministre), Jovenel Moïse a indiqué que son gouvernement, en quatre ans, «avait dû faire face à sept tentatives d’interruption de l’ordre constitutionnel par la violence».
«À la base de tout cela, il y a le refus du régime démocratique et des élections comme seul moyen d’accéder à la gestion des affaires de l’État», a-t-il dit, en évoquant les «efforts inlassables de son administration pour apaiser le climat socio-politique».
«Nous faisons face à un lobby puissant qui a de grands moyens», a-t-il aussi déclaré lors de son intervention qui a duré 27 minutes contre les 15 normalement octroyées et a été marquée par des pertes de son et d’image en raison d’une mauvaise liaison vidéo.
Selon lui, ce lobby associé «aux mauvais perdants» a bloqué par la violence le fonctionnement régulier du Sénat, empêchant d’officialiser le gouvernement, de voter un budget et la loi électorale pour des élections.
Il a promis un «usage limité» des décrets présidentiels jusqu’aux prochaines élections générales prévues en septembre mais les États-Unis lui ont demandé de ne plus y avoir recours tandis que la France indiquait que plusieurs d’entre eux, pris récemment, étaient «sources d’inquiétude».
Il faut «mettre fin à la politique par décrets», a souligné l’ambassadeur américain adjoint par intérim, Jeffrey DeLaurentis, pour qui ils ne doivent être utilisés que pour des actions indispensables en matière de sécurité et de préparation des élections.
Le diplomate américain a réclamé des élections «aussi tôt que possible pour rétablir le rôle constitutionnel du Parlement». Jovenel Moïse soutient que son mandat de cinq ans à la tête du pays caribéen court jusqu’au 7 février 2022, une date rejetée par une partie de la classe politique haïtienne pour qui il est arrivé à terme le 7 février dernier.
Ce désaccord de date tient au fait que Jovenel Moïse avait été élu lors d’un scrutin annulé pour fraudes, puis réélu un an plus tard. Haïti n’a plus de députés depuis un an et seul un tiers des sénateurs restent en fonction.
Avec AFP

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Trump soutient le rival d’un républicain qui avait voté son «impeachment»

Donald Trump a accordé vendredi 26 février son soutien à un candidat rival d’un républicain qui avait voté sa mise en accusation pour incitation à l’insurrection, menant à bien sa menace de mettre en difficulté les rares élus de son parti qui se sont élevés contre lui.
L’ex-président américain a annoncé son soutien «total» à Max Miller, ancien conseiller à la Maison Blanche et membre de son équipe de campagne, dans la primaire qui l’opposera à Anthony Gonzalez, l’un des dix républicains de la Chambre des représentants – sur 211 – qui avaient voté avec les démocrates pour l’accuser d’avoir incité l’assaut meurtrier du Capitole le 6 janvier.
«Max Miller est quelqu’un de merveilleux qui a fait un superbe travail à la Maison Blanche et sera un fantastique membre du Congrès», écrit-il dans un communiqué.
Anthony Gonzalez «ne devrait pas représenter» les habitants de sa circonscription de l’Ohio «parce qu’il n’a pas leurs intérêts à cœur», a ajouté le magnat de l’immobilier à propos de cet ancien joueur professionnel de football américain, élu pour la première fois à la Chambre des représentants en 2018. «Je suis honoré d’être soutenu par le président Donald Trump», a tweeté Max Miller.
Donald Trump avait été mis en accusation («impeachment») à la Chambre le 13 janvier puis acquitté un mois plus tard après son procès au Sénat. Sept sénateurs républicains sur cinquante avaient voté avec les cinquante démocrates en faveur de sa condamnation.
L’ex-président reste très populaire auprès des électeurs républicains et s’est dit prêt à aider son parti à regagner la majorité au Congrès en 2022.
Avec AFP
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L’Onu demande à Israël de cesser les démolitions dans la vallée du Jourdain

L’Onu et les membres européens du Conseil de sécurité ont réclamé vendredi 26 février à Israël l’arrêt des démolitions d’installations de Bédouins dans la vallée du Jourdain, et réclamé un accès humanitaire à leur communauté vivant à Humsa Al-Baqai’a.
Lors d’une déclaration commune à l’issue d’une session mensuelle du Conseil de sécurité sur le conflit au Proche-Orient, l’Estonie, la France, l’Irlande, la Norvège et le Royaume-Uni ont affirmé être «profondément préoccupés par les récentes démolitions et confiscations de biens par Israël, incluant des structures financées par l’Union européenne et des donateurs, à Humsa Al-Baqai’a dans la vallée du Jourdain».
Cette préoccupation s’étend aux conséquences de ces décisions «sur une communauté comptant environ 70 personnes, dont 41 enfants», ont-ils précisé. «Nous réitérons notre appel à Israël pour qu’il mette fin aux démolitions et aux confiscations. Nous appelons en outre Israël à autoriser un accès humanitaire complet, durable et sans entrave à la communauté de Humsa Al-Baqai’a», ont ajouté les diplomates européens.
Devant le Conseil de sécurité, l’émissaire de l’Onu pour la région, le Norvégien Tor Wennesland, a lui aussi fait part de son inquiétude face aux mêmes démolitions et confiscations. Israël «a démoli ou confisqué 80 structures dans la communauté bédouine palestinienne de Humsa Al-Baqai’a», a-t-il déploré.
Ces décisions ont provoqué le déplacement à de multiples reprises de 63 personnes dont 36 enfants, et font suite à des démolitions similaires survenues en novembre, a précisé l’émissaire.
«J’exhorte Israël à cesser la démolition et la saisie de biens palestiniens dans toute la Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, et à permettre aux Palestiniens de développer leurs communautés», a ajouté Tor Wennesland.
Avec AFP