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Législatives en Côte d’Ivoire : Konan Bédié appelle les ivoiriens à voter massivement pour l’opposition

Les Ivoiriens seront aux urnes le samedi 06 mars 2021 pour élire les représentants du peuple devant siéger au sein de la prochaine Assemblée Nationale. A quelques jours de ce grand rendez-vous électoral, le président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié a appelé ses compatriotes à voter massivement pour les candidats de l’opposition afin d’arracher la majorité des sièges.
Message de Henri Konan Bédié aux Ivoiriens
Ivoiriens, Ivoiriennes,
Mes chers compatriotes,
L’histoire de notre jeune nation est marquée depuis plus d’une vingtaine d’années par des moments tragiques, des douleurs profondes dans les cœurs de toutes nos populations.
Les blessures sont redevenues encore plus vives ces derniers mois, à l’occasion d’une élection présidentielle organisée aux forceps par le pouvoir RHDP. Une nouvelle déchirure dont nous n’avions pas besoin après tout ce que nos braves populations ont déjà vécu pendant des décennies.
Disons-le sans faux-fuyant !
En vérité, la riche diversité de notre belle nation, les valeurs fondatrices de notre République que sont l’union, la discipline et le travail s’écroulent sous nos yeux par la faute d’un clan qui veut se maintenir coûte que coûte au pouvoir en violation des règles élémentaires de la bonne gouvernance et surtout de notre Loi fondamentale,La Constitution.
Devant cette dérive et face au refus obstiné de dialogue du Chef de l’Etat dans l’intérêt de la nation, j’ai lancé un appel à la désobéissance civile après concertation avec tous les leaders de l’opposition dont le Président Laurent GBAGBO. Je félicite et renouvelle ma confiance à la grande majorité de nos compatriotes qui a massivement adhéré au mot d’ordre de désobéissance civile.
Par Amour pour notre pays et comme un seul homme, vous avez répondu solidairement NON à la violation de notre Constitution, faisant face aux violences inouïes et sans limites des milices armées à la solde du pouvoir. Le triste bilan d’une centaine de morts, de plus de 200 blessés graves et la destruction programmée de biens privés et professionnels, n’a ému personne parmi les tenants du pouvoir en place.
En votre nom, je rends à tous nos frères et nos sœurs, à tous nos enfants disparus ou grièvement atteints dans leur intégrité physique et morale, un hommage renouvelé pour leur courage et leur détermination en faveur de la liberté, de la démocratie et de l’état de droit.
Les vrais résultats de l’élection présidentielle pour laquelle tant d’hommes et de femmes sont morts ou marqués à vie, sont connus de tous.
La participation réelle confirmée par des observateurs internationaux crédibles est inférieure à 10%. Les résultats annoncés officiellement ne sont que le reflet d’une volonté délibérée de nos dirigeants de prendre en otage la démocratie en dépit des aspirations profondes de notre peuple à la paix.
A l’issu de cette mascarade d’élection, plusieurs dirigeants politiques, responsables d’associations de la société civile, de nombreux jeunes et des vaillantes femmes ont fait l’objet d’arrestations arbitraires, d’emprisonnement ou d’assignation à résidence.
Mon épouse, Madame Henriette Konan BEDIE et moi-même avons été agressés et séquestrés à notre domicile de Cocody par des milices encagoulées et armées. Nous avons échappé à un enlèvement et été interdits de visite.
Je rends aussi un hommage à chaque victime de ces tristes événements de notre Histoire récente. Je renouvelle mon soutien à tous ceux et celles qui sont encore injustement emprisonnés et jugés malgré l’illégalité des procédures judiciaires engagées. Je demande leur libération pour renforcer l’esprit d’un climat d’apaisement pour la construction d’une paix durable pour notre pays.
Dans le but de préserver des vies humaines et éviter à notre pays de s’engager à nouveau dans une violence dont les conséquences seraient préjudiciables pour nous tous, j’ai lancé un nouvel appel au dialogue. Ma seule ambition en agissant ainsi est de donner une chance à la paix pour reconstruire ensemble une nouvelle nation unie et prospère. J’ai la profonde conviction que seul un dialogue vrai et sincère, libéré des intérêts de clans et dominé par l’Amour de notre patrie, peut ramener notre pays sur le chemin du bonheur.
C’est dans ce cadre que le Président GBAGBO et moi-même appelons solennellement, toutes les filles tous les fils de la Côte d’Ivoire, épris de fraternité et de démocratie à participer aux élections législatives du 06 Mars prochain.
Notre participation à ces élections est en parfaite cohérence avec ce que je vous avais proposé. Elle traduit prioritairement, devant l’Histoire, notre refus catégorique de la violation flagrante de notre constitution et ce qui en découle.
Nous devons donc prendre la majorité à l’Assemblée nationale pour :
Premièrement, équilibrer les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires afin d’éviter la consolidation d’un pouvoir absolu dans notre pays. Il s’agira de donner à la Côte d’Ivoire les attributs d’un Etat moderne dont les orientations stratégiques et les décisions sont une émanation de toutes ses composantes.
Deuxièmement, Réconcilier les Ivoiriens avec le retour des exilés, la libération de l’ensemble des détenus politiques et militaires, la mise en place d’un dialogue à tous les niveaux de la nation, la réparation de tous les préjudices subis en vue de restaurer l’unité nationale en tenant compte de l’expression de nos diversités.
Troisièmement, contribuer positivement et fortement à l’avènement d’une bonne Gouvernance sur les plans administratif, économique, judiciaire et politique en vue d’une répartition équilibrée, juste de nos richesses.
Par ailleurs, je suis conscient des inquiétudes justifiées de nos compatriotes, quant à la sécurisation du processus électoral et à la prévention des violences. J’interpelle le Chef de l’État, le gouvernement et la CEI afin que toutes les dispositions soient prises pour garantir un processus apaisé et sans violences dans les circonscriptions électorales de notre pays.
Dès maintenant, je lance un appel solennel à tous les compatriotes et demande de transformer notre adhésion à la désobéissance civile en instrument de pouvoir en votant massivement les candidats du PDCI RDA et ceux de l’opposition.
Ensemble, nous devons gagner ces élections pour la Côte d’Ivoire, pour le retour de la fraternité, de l’unité et la solidarité pour le bonheur de l’ensemble des Ivoiriens.
Nous devons gagner ces élections pour sauver l’avenir de nos enfants en recherchant un système éducatif rigoureux et cohérent dans la discipline et le travail, en luttant pour obtenir une politique de santé performante. La pandémie du Coronavirus et ses dégâts sous nos yeux nous enseignent qu’il ne faut pas croiser les bras.
Nous devons gagner pour nos paysans producteurs de matières premières (café, cacao, anacarde, etc.) pour que leurs produits soient vendus au juste prix.
Nous devons gagner pour que la question de la réduction du coût de la vie dans notre pays soit enfin une réalité.
Nous devons gagner pour préparer ensemble, à travers un dialogue franc, les conditions d’un retour définitif de la paix.
Nous devons gagner pour reconstruire ensemble une nouvelle nation, fraternelle, démocratique et prospère.
Pour finir, je voudrais paraphraser le philosophe français Paul Dorey : « la douleur nous a brisés, demain notre fraternité nous relèvera et de nos blessures jaillira un fleuve de liberté ».
Le combat que nous menons aujourd’hui, c’est un combat pour notre bonheur commun et celui des générations futures.
Nous devons gagner ce noble combat grâce à la mobilisation sans précédent de tous.
Le 06 Mars prochain, allons tous voter.
Votons pour les candidats de l’opposition responsable de notre pays la Côte d’ivoire.
Cher(e)s compatriotes ivoiriens et ivoiriennes, je compte sur vous.
Les leaders de l’opposition comptent sur vous.
La Côte d’ivoire, notre mère patrie, compte sur vous.
Je vous remercie
Dieu bénisse la Côte d’ivoire

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Congo : Denis Sassou Nguesso prête serment devant une vingtaine de dirigeants africains

Le président Denis Sassou Nguesso, proclamé vainqueur de la présidentielle au Congo, a été investi vendredi à Brazzaville pour un quatrième mandat, en promettant devant une vingtaine de chefs d’Etat africains de défendre la forêt du bassin du Congo, «poumon africain qui fait respirer le monde».
A 77 ans, M. Sassou a été investi pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête du Congo-Brazzaville, pays d’Afrique centrale riche en pétrole et en bois, qui s’étend au milieu des forêts et des tourbières du bassin du Congo.
A un peu plus de six mois de la COP26 prévue à Glasgow en novembre, l’ancien officier a promis de «donner au Congo la dimension mondiale qu’il mérite en matière de protection de l’environnement et de la biodiversité». «On ne dira plus l’Afrique noire mais l’Afrique verte», a ajouté le président «DSN».
Sur le plan intérieur, M. Sassou a promis une «politique de tolérance zéro» à l’égard des détournements de fonds et de l’enrichissement illicite. «J’y veillerai», a insisté le président réélu. Une vingtaine de chefs d’Etat africains ont fait le déplacement de Brazzaville pour l’investiture de DSN, ceux d’Angola, Burkina Faso, Burundi, Centrafrique, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Ethiopie, Ghana, Guinée, Guinée Equatoriale, Liberia, Mauritanie, Mali, Namibie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo.
L’Algérie, le Cameroun, le Gabon, le Rwanda, l’Afrique du Sud se sont fait représenter par leurs Premiers ministres ou un responsable de haut rang pour l’investiture de M. Sassou, impliqué dans des médiations africaines dans les conflits régionaux (Libye, Centrafrique, RDC). Reprenant un thème de campagne, le président a promis une «révolution agricole» pour sortir son pays de sa dépendance au pétrole et aux importations.
M. Sassou Nguesso a été élu lors du scrutin du 21 mars, contre six adversaires, avec 88,40% de suffrages, selon les résultats validés par la Cour constitutionnelle. Trois de ses opposants ont déposé des recours en annulation qui ont été rejetés. Son principal adversaire, Guy-Brice Parfait Kolélas, est décédé du Covid-19 le lendemain du jour du scrutin, à son arrivée en France pour une évacuation sanitaire.
Avec LSI AFRICA
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Bénin : l’opposant Joël Aïvo déposé en prison

Le professeur Joël Aïvo, candidat recalé à l’élection présidentielle n’a pas été libéré.
Gardé à vue depuis le jeudi 15 Avril 2021, Joël Aïvo a été présenté ce vendredi soir au procureur spécial, Mario Mètonnou près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Joël Aïvo et 3 autres personnes ont été placés en détention provisoire pour atteinte à la sûreté et blanchiment de capitaux et leur audience est prévue pour le 15 juillet.