TECH
Google signe un accord avec les médias français pour l’utilisation du contenu dans la recherche

Google a déclaré jeudi avoir signé «des accords individuels» sur le paiement des droits d’auteur avec des journaux et magazines français après des mois de disputes sur le partage des revenus provenant de l’affichage des actualités dans les résultats de recherche.
Les signataires de l’accord comprenaient les principaux quotidiens français Le Monde, Le Figaro et Libération, ainsi que des magazines comme L’Express, L’Obs et Courrier International.
Dans un communiqué, le directeur de Google France, Sébastien Missoffe, a déclaré que les discussions avec d’autres groupes de médias se poursuivaient, dans le but de parvenir à «un accord-cadre d’ici la fin de l’année».
L’annonce est intervenue après qu’une cour d’appel de Paris a décidé le mois dernier que le géant américain devait continuer à négocier avec les éditeurs de presse français sur une nouvelle loi européenne sur les soi-disant «droits voisins» qui exige un paiement pour la diffusion de contenu d’actualité avec des recherches sur Internet.
Les médias en difficulté ont longtemps été en ébullition face à l’incapacité de Google à leur donner une part des millions qu’il gagne à partir des annonces affichées avec les résultats de recherche d’actualités.
Mais Google avait refusé de se conformer à la loi sur le droit d’auteur numérique, affirmant que les groupes de médias en tiraient déjà profit en recevant des millions de visites sur leurs sites Web.
Les détails financiers n’ont pas été divulgués, mais Missoffe a déclaré que Google a déclaré que les paiements seraient basés sur des critères tels que les volumes de publication quotidiens, le trafic Internet mensuel et «la contribution de l’éditeur aux informations politiques et générales».
Avec AFP

ACTUALITÉ
Jack Dorsey : bannir Trump de Twitter crée un précédent «dangereux»

Le fondateur et patron de la plateforme estime que sa décision était «la bonne», mais se montre critique sur le pouvoir des réseaux sociaux «sur une partie de la conversation publique».
Le fondateur et patron de Twitter, Jack Dorsey, considère que la décision de bannir Donald Trump de la plateforme était «la bonne» mais constitue néanmoins un «échec» et «établit un précédent» qui lui semble «dangereux» vis-à-vis du pouvoir détenu par les grandes entreprises.
«Je ne ressens aucune fierté à l’idée que nous ayons dû bannir @realDonaldTrump», a-t-il tweeté mercredi 13 janvier, dans une série de messages où il revient sur la décision du réseau social de bannir indéfiniment le président sortant des États-Unis pour avoir encouragé les violences du Capitole.
C’est un «échec de notre part à promouvoir une conversation saine» et ce genre de mesures «nous divise. Elles limitent les possibilités d’expliquer, de se racheter, d’apprendre», a-t-il continué.
Twitter était le principal outil de communication du milliardaire républicain, qui s’en servait au quotidien pour s’adresser directement à ses 88 millions d’abonnés. Il a aussi été suspendu de Facebook, Snapchat, Twitch, et, depuis mardi, de YouTube pour une semaine.
La plateforme de vidéos de Google faisait face à une pression croissante d’ONG et de personnalités. «Cela établit un précédent qui me semble dangereux: le pouvoir qu’un individu ou une entreprise a sur une partie de la conversation publique mondiale», admet Jack Dorsey dans ce monologue introspectif.
Il souligne que l’équilibre du pouvoir était respecté tant que «les gens pouvaient simplement aller sur un autre service, si nos règles et notre application des règles ne leur convenaient pas».
Mais «ce concept a été remis en cause la semaine dernière quand un certain nombre de fournisseurs essentiels d’outils sur Internet ont aussi décidé de ne pas héberger ce qu’ils trouvaient dangereux», reconnaît-il.
«Je ne crois pas que c’était coordonné. Plus probablement: les sociétés sont arrivées à leurs propres conclusions ou ont été encouragées par les actions des autres.»
En plus de sa mesure phare, Twitter a supprimé ce week-end 70.000 comptes affiliés à QAnon, une mouvance complotiste pro-Trump, impliquée dans l’invasion du Capitole qui a perturbé la certification de la victoire de Joe Biden à la présidentielle du 3 novembre, mercredi dernier.
Quand Donald Trump a tenté vendredi de répliquer à la suspension de son compte personnel via le compte officiel POTUS (Président des États-Unis), à l’attention des «75 millions de patriotes» qui ont voté pour lui, ses messages ont immédiatement été retirés par le réseau social. «Utiliser un autre compte pour éviter la suspension est contre nos règles», avait alors expliqué un porte-parole de la société.
Facebook a de son côté entrepris de retirer tous les messages liés au slogan «Stop the steal» (Stop au vol), répandu par le président et ses fans depuis des mois. Google et Apple ont exclu le réseau social Parler de leurs plateformes de téléchargement d’applications.
Amazon a enfoncé le clou en évinçant de ses serveurs le réseau conservateur, prisé des soutiens de Donald Trump, ce qui revient à le chasser d’Internet. Tous ces géants des technologies ont invoqué les risques de nouvelles violences pendant la semaine de l’inauguration.
Les autorités américaines craignent en effet des débordements, au point que la plateforme de réservation de logements Airbnb a annulé mercredi toutes les réservations prévues à Washington la semaine prochaine.
Agacement et colère
Les propos de Jack Dorsey interviennent dans un contexte d’agacement, voire de colère, de la part des élus américains des deux bords. Ils reprochent à Twitter et à ses voisins de la Silicon Valley leur toute-puissance, aussi bien en termes de compétition économique que sur les données et le débat public.
Le procureur général du Texas, Ken Paxton, a ordonné mercredi aux grandes plateformes de s’expliquer sur leurs décisions «terrifiantes pour la liberté d’expression». «Elles réduisent au silence tous ceux dont les vues et croyances politiques ne sont pas alignées avec les patrons des Big Tech», a déclaré, dans un communiqué, ce fervent partisan de Donald Trump.
«Oui, nous devons examiner avec un œil critique les incohérences de notre règlement. Oui, nous devons regarder comment notre service peut favoriser la distraction et faire du tort. Oui, nous avons besoin de plus de transparence dans notre modération des contenus», a néanmoins affirmé Jack Dorsey, dans l’intérêt d’un «Internet libre, ouvert et mondial».
Avec AFP
ACTUALITÉ
WhatsApp tente de rassurer ses utilisateurs sur la confidentialité des données

WhatsApp a tenté mardi de rassurer ses utilisateurs, inquiets à l’idée que la messagerie ne partage davantage de données avec sa maison mère Facebook – les nouvelles règles publiées la semaine dernière ayant suscité un mouvement de panique et des records d’inscription pour ses concurrents Signal et Telegram.
«Avec toutes les rumeurs qui circulent, nous voulons répondre à certaines des questions les plus communes que nous avons reçues», a indiqué WhatsApp sur son site web, dans la rubrique «sécurité et confidentialité». «Nous voulons dire clairement que la mise à jour n’affecte en aucune façon la confidentialité des messages échangés avec vos amis et votre famille», déclare la messagerie.
Revenus publicitaires
Jeudi, WhatsApp a demandé à ses quelque deux milliards d’utilisateurs d’accepter de nouvelles conditions d’utilisation, sous peine de ne plus accéder à leur compte à partir du 8 février. Mais les changements ne concernent que les conversations éventuelles avec des entreprises, assure WhatsApp, qui voulait «faire preuve de plus de transparence sur comment nous récoltons et utilisons les données».
Le groupe californien, qui tire ses immenses profits de la publicité ciblée sur Facebook et Instagram, a entrepris de dégager des revenus de ses messageries, comme Messenger, en permettant aux annonceurs de contacter leurs clients, voire d’y vendre directement leurs produits, comme c’est déjà le cas en Inde.
Mais WhatsApp, racheté par Facebook en 2014, a construit sa réputation notamment sur la protection des données. La mise à jour a provoqué un tollé sur les réseaux, à l’image de l’emblématique patron de Tesla Elon Musk qui a tweeté «Utilisez Signal». «Il y a beaucoup de désinformation sur les conditions d’utilisation de WhatsApp en ce moment», a réagi mardi Adam Mosseri, le patron d’Instagram.
Telegram jubile
L’opération de rattrapage arrive un peu tard: les messageries sécurisées Signal et Telegram font un carton depuis jeudi dernier. «Durant la première semaine de janvier, Telegram a dépassé les 500 millions d’utilisateurs actifs mensuels. Puis les chiffres ont continué de grossir: 25 millions de nouveaux utilisateurs ont rejoint Telegram lors des 72 dernières heures», a déclaré mardi son fondateur russe Pavel Dourov, sur sa chaîne Telegram.
«C’est une augmentation significative par rapport à l’année dernière», a-t-il poursuivi, expliquant que Telegram avait déjà connu des vagues d’inscription subites durant ses «sept années d’expérience en matière de protection de la vie privée des utilisateurs». Mais «cette fois-ci, c’est différent», a-t-il dit. «Les gens ne veulent plus échanger leur vie privée contre des services gratuits. Ils ne veulent plus être pris en otage par des monopoles technologiques», a ajouté le milliardaire de 36 ans.
Signal décolle
Signal et Telegram figurent en tête des téléchargements d’applications gratuites sur les plateformes Apple Store et Google Play dans plusieurs pays. Pour mieux conquérir ses nouveaux utilisateurs, Signal a même publié un tutoriel pour les aider à importer facilement leurs conversations de groupe depuis une autre application de messagerie.
Si bien que l’afflux de nouvelles connexions a provoqué certains problèmes techniques entre jeudi et vendredi. «Les codes de vérification sont actuellement retardés (…) parce que beaucoup de nouvelles personnes tentent de rejoindre Signal actuellement», avait expliqué l’entreprise.
Lancée en 2014, Signal est considérée par les spécialistes comme l’une des applications de messagerie les plus sécurisées du marché grâce notamment à sa capacité de chiffrer «de bout en bout» messages ou appels audios et vidéos. Fondée en 2013 par les frères Pavel et Nikolaï Dourov, créateurs auparavant du très populaire réseau social russe VKontakte, Telegram affirme faire de la sécurité sa priorité et refuse généralement de collaborer avec les autorités, ce qui lui a valu des tentatives de blocage dans certains pays, notamment en Russie.
Avec AFP