TECH
Facebook va restaurer les contenus d’actualité en Australie

Facebook a annoncé mardi 23 février la levée «dans les prochains jours» du blocage en Australie des contenus d’actualité, le gouvernement ayant accepté d’amender la loi visant à contraindre les géants de la Tech à rémunérer les médias pour la reprise de leurs contenus.
Le ministre australien des Finances, Josh Frydenberg, et le directeur général de Facebook Australia, Will Easton, ont indiqué avoir trouvé un compromis sur un des points clés de ce texte auquel les géants américains du secteur sont farouchement opposés.
«Grâce à ces changements, nous pouvons désormais travailler à poursuivre notre investissement dans un journalisme d’intérêt public et rétablir dans les jours à venir pour les Australiens les informations sur Facebook», a déclaré Will Easton.
La semaine dernière, Facebook avait bloqué la publication de liens renvoyant vers des articles d’actualité et les pages des médias du pays. Plusieurs pages Facebook officielles de services de secours avaient également été involontairement affectées. Cette mesure de rétorsion avait suscité l’indignation de l’Australie ainsi que de nombreux pays.
Le compromis signifie que les mastodontes Facebook et Google – particulièrement visés par ce projet de loi – ne devraient pas être sanctionnés tant qu’ils concluront des accords avec des médias en échange de l’utilisation de leurs contenus.
Avec AFP

TECH
Facebook aurait gonflé à dessein ses audiences publicitaires

Facebook savait que ses estimations sur son nombre d’utilisateurs n’étaient pas fiables, et artificiellement élevées, mais a ignoré le problème afin de générer des recettes publicitaires plus importantes, accusent des entreprises d’après des documents juridiques dévoilés mercredi.
«Ce sont des revenus que n’aurions jamais dû avoir car ils étaient basés sur des fausses données», avait indiqué un employé dans un e-mail interne, d’après les documents consultés par l’AFP.
Le géant des réseaux sociaux fait face depuis 2018 à une action de groupe en justice. Les plaignants affirment que les dirigeants de la plateforme savaient que sa mesure dite «Potential reach» (ou «portée potentielle») était gonflée, mais n’ont pas cherché à rectifier la situation pour ne pas perdre de revenus.
La société californienne tire l’écrasante majorité de son chiffre d’affaires de la vente d’espaces publicitaires ciblés à des annonceurs. Les prix varient en fonction de nombreux critères, à commencer par le nombre d’utilisateurs susceptibles de voir la campagne.
«Facebook savait que son Potential Reach était gonflé et trompeur. (…) Facebook savait que le problème était largement causé par des faux comptes et des doublons. (…) Des dirigeants ont empêché des employés de réparer le problème parce qu’ils pensaient que «l’impact sur les revenus (serait) significatif», détaillent les plaignants.
Ils citent le manager du «Potentiel Reach» sur les revenus que Facebook «n’aurait jamais dû avoir» et un autre qui se demande «combien de temps nous pourrons nous en tirer avec la surestimation de la portée (d’audience)».
«Ces documents ont été sélectionnés pour correspondre à l’histoire racontée par le plaignant. Le «Potential reach» est un outil de planification de campagne qui n’est jamais utilisé pour facturer les annonceurs», a réagi Joe Osborne, un porte-parole de Facebook contacté par l’AFP.
«C’est une estimation et nous expliquons clairement comment elle est calculée sur notre interface publicitiaire.» En mars 2019, le réseau social a changé sa mesure. La portée potentielle n’est depuis plus basée sur les utilisateurs actifs mais sur le nombre de personnes ayant vu une publicité sur l’un des produits de la firme lors des trente jours écoulés.
En 2020, le groupe a réalisé près de 86 milliards de dollars de chiffre d’affaires, et dégagé plus de 29 milliards de profits, en hausse de 58%.
D’après eMarketer, la famille de plateformes devrait atteindre les 96,6 milliards de revenus publicitaires nets en 2021, soit 24,4% du marché mondial. Google, le numéro 1 de ce marché, et Facebook, le numéro 2, font face à des poursuites des autorités fédérales pour abus de position dominante.
Avec AFP
TECH
Facebook, Google et Twitter de nouveau convoqués à Washington

Les trois acteurs dominants des réseaux sociaux devront de nouveau répondre des rumeurs propagées sur leur plateforme à propos du vaccin contre le Covid-19.
Mark Zuckerberg, Sundar Pichai et Jack Dorsey, patrons respectifs de Facebook, Google et Twitter, sont de nouveau convoqués devant le Congrès américain pour discuter de la désinformation sur leurs plateformes, a annoncé jeudi 18 février la commission de la Chambre des représentants pour l’énergie et le commerce.
La commission évoque notamment les fausses rumeurs sur les vaccins contre le Covid-19 ou les affirmations mensongères qui ont circulé sur de prétendues fraudes électorales lors des élections américaines de novembre 2020.
Ce type de désinformation «a exacerbé des crises nationales avec des conséquences graves dans la vie réelle en termes de santé publique et de sécurité», déclarent les élus dans un communiqué.
Les trois dirigeants répondront à leurs questions le 25 mars. Tous sont rompus à l’exercice: ce sera la quatrième apparition de Mark Zuckerberg depuis juillet, et la troisième pour Sundar Pichai et Mark Dorsey.
Les auditions précédentes portaient notamment sur d’éventuelles pratiques anticompétitives et sur la protection légale dont bénéficient les plateformes contre des poursuites liées à des contenus publiés par des tiers.
Les groupes voisins de la baie de San Francisco sont depuis quelques années sous le feu des critiques politiques de tous bords. Les démocrates reprochent à Facebook, Twitter, YouTube (Google) et d’autres de ne pas suffisamment lutter contre les contenus problématiques (incitation à la violence, désinformation, propos haineux, etc).
Pendant trop longtemps, les géants de la tech ont refusé de reconnaître le rôle qu’ils ont joué dans la fabrication et la propagation de fausses informations auprès de leur public. L’autorégulation de l’industrie a échoué.»
Les sénateurs américains
Les républicains ont, eux, l’impression d’être censurés par les réseaux sociaux, bien qu’ils s’en servent à loisir pour leurs campagnes électorales. Ils aborderont ainsi sans doute la question du bannissement de Donald Trump des principales plateformes.
L’ancien président américain a entretenu le mythe d’une fraude électorale massive ayant permis de lui «voler» l’élection, et a encouragé ses supporteurs à se rendre au Capitole. Le 6 janvier, des émeutiers ont ainsi violemment envahi le siège du Conrès américain lors de la cérémonie de certification de la victoire de Joe Biden.
Ces attaques ont fait cinq morts et choqué le pays. «Cette audition va permettre à la commission de continuer son travail sur la responsabilité des plateformes numériques dans la montée en puissance de la désinformation», ont ajouté les élus.
«Pendant trop longtemps, les géants de la tech ont refusé de reconnaître le rôle qu’ils ont joué dans la fabrication et la propagation de fausses informations auprès de leur public. L’autorégulation de l’industrie a échoué.»
Avec AFP