TECH
Côte d’Ivoire : les numéros de téléphone passent de 8 à 10 chiffres à partir du 31 janvier 2021

Les numéros de téléphones mobiles et fixes en Côte d’Ivoire passent de 8 à 10 chiffres à compter du 31 janvier 2021, a annoncé mardi le directeur général de l’Autorité de régulation des Télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI), Bilé Diéméléou, lors d’une conférence de presse à Abidjan.
«Au 31 janvier 2021 à 00 heure, les numéros à 8 chiffres ne vont plus fonctionner», a dit M. Bilé Diéméléou, indiquant que la nomenclature des numéros de téléphones mobiles et fixes passera à 10 chiffres parce que la majorité des opérateurs de téléphonie mobile ont épuisé les capacités en ressources de numérotation.
Ce basculement s’inscrit dans un nouveau Plan national de numérotation qui consacre le passage de 8 à 10 chiffres, a fait savoir M. Diéméléou, insinuant que l’ancien plan de numérotation à 8 chiffres, d’une capacité en numéros mobiles et fixes de 49 millions et arrivé à saturation et ne permet pas de répondre aux besoins de certains opérateurs.
Le nouveau plan de numérotation à 10 chiffres devrait permettre de répondre aux besoins des populations sur une durée prévisionnelle de 50 ans. Il vise aussi à anticiper sur les évolutions technologiques des services de communication (Internet des objets) qui laissent entrevoir un usage massif de numéros à l’avenir.
Pour les abonnés au mobile, le directeur général de l’ARTCI a souligné que les usagers devront ajouter le préfixe 07 devant les anciens de l’opérateur Orange, 05 devant les anciens numéros de l’opérateur MTN et 01 devant les anciens numéros de Moov.
Concernant les numéros fixes, l’usager devra ajouter 27 devant les anciens numéros de Orange, 25 devant les anciens numéros de MTN et 21 devant les anciens numéros de Moov. Selon M. Diéméléou, le changement se fera automatiquement à compter du 31 janvier à 00 heure.
A partir de cette date, dira-t-il, l’abonné ne sera plus joignable sur son ancien numéro à 8 chiffres mais uniquement sur son numéro à 10 chiffres. Pour les applications et services liés aux numéros de téléphone, l’impact principal sera la modification de l’information liée au numéro de téléphone.
«Les numéros courts et d’urgence ne connaîtront aucune modification», a fait savoir le directeur général de l’ARTCI. Le nouveau parc de numérotation à 10 chiffres offre 10 milliards de numéros mobiles et fixes contre 49 millions pour la numérotation à 8 chiffres.
Sur le plan des appels vers l’étranger et des réceptions d’appels internationaux, l’indicatif de la Côte d’Ivoire demeure le +225 ou 00225. Pour recevoir un appel de l’étranger, l’appelant devra composer le nouveau numéro à 10 chiffres de son correspondant précédé de l’indicatif +225.
Pour appeler un numéro étranger, l’usager devra comme d’habitude, composer le numéro de son correspondant, précédé de l’indicatif du pays où il se trouve. Sur le plan du coût des services des opérateurs et du changement de numérotation, il n’y aura également «aucun impact».
En outre, les tarifs en vigueur des opérateurs n’en seront pas impactés, a-t-il poursuivi, mentionnant que le changement de plan de numérotation n’impacte pas les dispositions contractuelles et les acquis des abonnés et clients des opérateurs de téléphonie.
Le basculement est «totalement gratuit pour tous les abonnés», a insisté M. Diéméléou, ajoutant qu’ il ne donne pas lieu à des changements de profils des abonnés et des modifications des paramètres techniques utilisateurs (codes PIN, PUK, mot de passe et mobile Money…).
Par ailleurs, le basculement n’entraîne pas la perte des avantages en cours (crédit appel, data, bonus, compte mobile) et ne donne pas lieu à un changement de carte SIM. Pour les entreprises, elles devront mettre à jour leurs numéros de mobiles, de fixes et de fax sur toutes leurs papeteries.
Lors du basculement, l’ARTCI signale qu’ il peut arriver que pendant des heures qui suivent, les abonnés constatent quelques perturbations techniques des services ; et que cette opération technique vise «plus de 50 millions de numéros mobiles»
Le gouvernement ivoirien a adopté le 26 février 2020 un nouveau Plan de numérotation. Il intervient après celui du 15 janvier 2000, qui avait permis le basculement de 6 à 8 chiffres dont les ressources ont été fortement mobilisées avec le boom de la téléphonie à la fin des années 2000.
Aujourd’hui, le secteur de la téléphonie mobile en Côte d’Ivoire enregistre 37 millions d’abonnés avec un chiffre d’affaires de plus de 1000 milliards de Fcfa.
AP/ls/APA

ACTUALITÉ
Jack Dorsey : bannir Trump de Twitter crée un précédent «dangereux»

Le fondateur et patron de la plateforme estime que sa décision était «la bonne», mais se montre critique sur le pouvoir des réseaux sociaux «sur une partie de la conversation publique».
Le fondateur et patron de Twitter, Jack Dorsey, considère que la décision de bannir Donald Trump de la plateforme était «la bonne» mais constitue néanmoins un «échec» et «établit un précédent» qui lui semble «dangereux» vis-à-vis du pouvoir détenu par les grandes entreprises.
«Je ne ressens aucune fierté à l’idée que nous ayons dû bannir @realDonaldTrump», a-t-il tweeté mercredi 13 janvier, dans une série de messages où il revient sur la décision du réseau social de bannir indéfiniment le président sortant des États-Unis pour avoir encouragé les violences du Capitole.
C’est un «échec de notre part à promouvoir une conversation saine» et ce genre de mesures «nous divise. Elles limitent les possibilités d’expliquer, de se racheter, d’apprendre», a-t-il continué.
Twitter était le principal outil de communication du milliardaire républicain, qui s’en servait au quotidien pour s’adresser directement à ses 88 millions d’abonnés. Il a aussi été suspendu de Facebook, Snapchat, Twitch, et, depuis mardi, de YouTube pour une semaine.
La plateforme de vidéos de Google faisait face à une pression croissante d’ONG et de personnalités. «Cela établit un précédent qui me semble dangereux: le pouvoir qu’un individu ou une entreprise a sur une partie de la conversation publique mondiale», admet Jack Dorsey dans ce monologue introspectif.
Il souligne que l’équilibre du pouvoir était respecté tant que «les gens pouvaient simplement aller sur un autre service, si nos règles et notre application des règles ne leur convenaient pas».
Mais «ce concept a été remis en cause la semaine dernière quand un certain nombre de fournisseurs essentiels d’outils sur Internet ont aussi décidé de ne pas héberger ce qu’ils trouvaient dangereux», reconnaît-il.
«Je ne crois pas que c’était coordonné. Plus probablement: les sociétés sont arrivées à leurs propres conclusions ou ont été encouragées par les actions des autres.»
En plus de sa mesure phare, Twitter a supprimé ce week-end 70.000 comptes affiliés à QAnon, une mouvance complotiste pro-Trump, impliquée dans l’invasion du Capitole qui a perturbé la certification de la victoire de Joe Biden à la présidentielle du 3 novembre, mercredi dernier.
Quand Donald Trump a tenté vendredi de répliquer à la suspension de son compte personnel via le compte officiel POTUS (Président des États-Unis), à l’attention des «75 millions de patriotes» qui ont voté pour lui, ses messages ont immédiatement été retirés par le réseau social. «Utiliser un autre compte pour éviter la suspension est contre nos règles», avait alors expliqué un porte-parole de la société.
Facebook a de son côté entrepris de retirer tous les messages liés au slogan «Stop the steal» (Stop au vol), répandu par le président et ses fans depuis des mois. Google et Apple ont exclu le réseau social Parler de leurs plateformes de téléchargement d’applications.
Amazon a enfoncé le clou en évinçant de ses serveurs le réseau conservateur, prisé des soutiens de Donald Trump, ce qui revient à le chasser d’Internet. Tous ces géants des technologies ont invoqué les risques de nouvelles violences pendant la semaine de l’inauguration.
Les autorités américaines craignent en effet des débordements, au point que la plateforme de réservation de logements Airbnb a annulé mercredi toutes les réservations prévues à Washington la semaine prochaine.
Agacement et colère
Les propos de Jack Dorsey interviennent dans un contexte d’agacement, voire de colère, de la part des élus américains des deux bords. Ils reprochent à Twitter et à ses voisins de la Silicon Valley leur toute-puissance, aussi bien en termes de compétition économique que sur les données et le débat public.
Le procureur général du Texas, Ken Paxton, a ordonné mercredi aux grandes plateformes de s’expliquer sur leurs décisions «terrifiantes pour la liberté d’expression». «Elles réduisent au silence tous ceux dont les vues et croyances politiques ne sont pas alignées avec les patrons des Big Tech», a déclaré, dans un communiqué, ce fervent partisan de Donald Trump.
«Oui, nous devons examiner avec un œil critique les incohérences de notre règlement. Oui, nous devons regarder comment notre service peut favoriser la distraction et faire du tort. Oui, nous avons besoin de plus de transparence dans notre modération des contenus», a néanmoins affirmé Jack Dorsey, dans l’intérêt d’un «Internet libre, ouvert et mondial».
Avec AFP
ACTUALITÉ
WhatsApp tente de rassurer ses utilisateurs sur la confidentialité des données

WhatsApp a tenté mardi de rassurer ses utilisateurs, inquiets à l’idée que la messagerie ne partage davantage de données avec sa maison mère Facebook – les nouvelles règles publiées la semaine dernière ayant suscité un mouvement de panique et des records d’inscription pour ses concurrents Signal et Telegram.
«Avec toutes les rumeurs qui circulent, nous voulons répondre à certaines des questions les plus communes que nous avons reçues», a indiqué WhatsApp sur son site web, dans la rubrique «sécurité et confidentialité». «Nous voulons dire clairement que la mise à jour n’affecte en aucune façon la confidentialité des messages échangés avec vos amis et votre famille», déclare la messagerie.
Revenus publicitaires
Jeudi, WhatsApp a demandé à ses quelque deux milliards d’utilisateurs d’accepter de nouvelles conditions d’utilisation, sous peine de ne plus accéder à leur compte à partir du 8 février. Mais les changements ne concernent que les conversations éventuelles avec des entreprises, assure WhatsApp, qui voulait «faire preuve de plus de transparence sur comment nous récoltons et utilisons les données».
Le groupe californien, qui tire ses immenses profits de la publicité ciblée sur Facebook et Instagram, a entrepris de dégager des revenus de ses messageries, comme Messenger, en permettant aux annonceurs de contacter leurs clients, voire d’y vendre directement leurs produits, comme c’est déjà le cas en Inde.
Mais WhatsApp, racheté par Facebook en 2014, a construit sa réputation notamment sur la protection des données. La mise à jour a provoqué un tollé sur les réseaux, à l’image de l’emblématique patron de Tesla Elon Musk qui a tweeté «Utilisez Signal». «Il y a beaucoup de désinformation sur les conditions d’utilisation de WhatsApp en ce moment», a réagi mardi Adam Mosseri, le patron d’Instagram.
Telegram jubile
L’opération de rattrapage arrive un peu tard: les messageries sécurisées Signal et Telegram font un carton depuis jeudi dernier. «Durant la première semaine de janvier, Telegram a dépassé les 500 millions d’utilisateurs actifs mensuels. Puis les chiffres ont continué de grossir: 25 millions de nouveaux utilisateurs ont rejoint Telegram lors des 72 dernières heures», a déclaré mardi son fondateur russe Pavel Dourov, sur sa chaîne Telegram.
«C’est une augmentation significative par rapport à l’année dernière», a-t-il poursuivi, expliquant que Telegram avait déjà connu des vagues d’inscription subites durant ses «sept années d’expérience en matière de protection de la vie privée des utilisateurs». Mais «cette fois-ci, c’est différent», a-t-il dit. «Les gens ne veulent plus échanger leur vie privée contre des services gratuits. Ils ne veulent plus être pris en otage par des monopoles technologiques», a ajouté le milliardaire de 36 ans.
Signal décolle
Signal et Telegram figurent en tête des téléchargements d’applications gratuites sur les plateformes Apple Store et Google Play dans plusieurs pays. Pour mieux conquérir ses nouveaux utilisateurs, Signal a même publié un tutoriel pour les aider à importer facilement leurs conversations de groupe depuis une autre application de messagerie.
Si bien que l’afflux de nouvelles connexions a provoqué certains problèmes techniques entre jeudi et vendredi. «Les codes de vérification sont actuellement retardés (…) parce que beaucoup de nouvelles personnes tentent de rejoindre Signal actuellement», avait expliqué l’entreprise.
Lancée en 2014, Signal est considérée par les spécialistes comme l’une des applications de messagerie les plus sécurisées du marché grâce notamment à sa capacité de chiffrer «de bout en bout» messages ou appels audios et vidéos. Fondée en 2013 par les frères Pavel et Nikolaï Dourov, créateurs auparavant du très populaire réseau social russe VKontakte, Telegram affirme faire de la sécurité sa priorité et refuse généralement de collaborer avec les autorités, ce qui lui a valu des tentatives de blocage dans certains pays, notamment en Russie.
Avec AFP