CULTURE
Coronavirus : le Port de la visière ne vous épargne pas du masque obligatoire

Le port du masque déjà obligatoire dans les transports en commun est devenu indispensable dans tous les lieux publics clos sous peine d’une amende de 135 euros, mais qu’est-il des visières de protection ?
Alors que le port du masque est obligatoire dans toute la France dans les lieux publics clos, depuis le lundi 21 juillet, certains ont choisi le port d’une visière, jugée plus confortable.
Ces serre-tête composés d’une visière en plastique qui part du front et descend jusqu’au menton, protègent les yeux, le nez et la bouche des grosses gouttelettes émises lors d’une toux ou d’un éternuement mais ne protègent pas contre les particules en suspension.
Aussi, le Haut Conseil de la Santé Publique estime que les visières ne sont pas des «équipements de protection respiratoire mais des équipements de protection des yeux et du visage». Il recommande donc d’utiliser la visière en complément du masque.
Le décret rendant obligatoire le port du masque dans les endroits publics clos n’incluant pas le port des visières, toutes personnes qui porte une visière en remplacement du masque encourent une amende de 135 euros.
Cependant, une dérogation au port du masque est possible pour les personnes dont le handicap le rend difficilement supportable, mais à deux conditions : Il sera nécessaire pour les personnes de se munir d’un certificat médical justifiant de cette impossibilité.
La personne handicapée sera également tenue de prendre toutes les précautions sanitaires possibles (port si possible d’une visière, respect des distances physiques).

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Haïti : sept religieux catholiques, dont deux Français, enlevés près de la capitale

Sept religieux catholiques, cinq Haïtiens et deux Français, ont été enlevés dimanche à Haïti, a indiqué à l’AFP le porte-parole de la Conférence des évêques de ce pays pauvre des Caraïbes en proie à une forte insécurité.
Le groupe a été kidnappé dans la matinée à la Croix-des-Bouquets, près de la capitale Port-au-Prince, alors qu’il «se rendait à l’installation d’un nouveau curé», a expliqué le père Loudger Mazile.
Les ravisseurs réclament un million de dollars de rançon, a-t-il précisé. Le groupe comprend quatre prêtres et une religieuse haïtiens et deux Français, une religieuse et un prêtre.
La Conférence haïtienne des Religieux (CHR) a par la suite précisé dans un communiqué que trois autres personnes, les proches d’un autre prêtre ne faisant pas partie des personnes enlevées, ont également été kidnappées.
«La CHR exprime son profond chagrin mais aussi sa colère face à la situation inhumaine que nous traversons depuis plus d’une décennie», souligne-t-elle dans son communiqué.
«Il ne se passe pas un jour sans pleurs et grincements de dents et pourtant les soi-disant leaders de ce pays, tout en s’accrochant au pouvoir, sont de plus en plus impuissants», ajoute-t-elle. Contactée par l’AFP, l’ambassade de France n’a pas commenté dans l’immédiat.
La police soupçonne un gang armé actif dans le secteur, baptisé «400 Mawozo», d’être à l’origine de cet enlèvement, selon une source dans ses rangs. Les enlèvements contre rançon ont connu une recrudescence ces derniers mois à Port-au-Prince comme en province, témoignant de l’emprise grandissante des gangs armés sur le territoire haïtien.
«C’en est trop. L’heure est venue pour que ces actes inhumains s’arrêtent», a réagi dimanche Mgr Pierre-André Dumas, évêque de Miragoâne joint par téléphone. «L’Église prie et se fait solidaire de toutes les victimes de cet acte crapuleux», a-t-il ajouté.
En mars, le pouvoir exécutif haïtien avait décrété l’état d’urgence pour un mois dans certains quartiers de la capitale et une région de province afin de «restaurer l’autorité de l’État» dans des zones contrôlées par des gangs.
La mesure est motivée par les actions de bandes armées qui «séquestrent des personnes contre rançon en le déclarant ouvertement, volent et pillent des biens publics et privés, et affrontent ouvertement les forces de sécurité publique», selon l’arrêté présidentiel.
La violence des gangs et l’instabilité politique dans le pays ont conduit récemment à des manifestations dans les rues de la capitale. Le 3 avril, plusieurs centaines de femmes ont défilé à Port-au-Prince pour dénoncer l’emprise grandissante des gangs sur le territoire. Les enlèvements contre rançon touchent indistinctement les habitants les plus riches, et la majorité vivant sous le seuil de pauvreté.
Haïti, le pays le plus pauvre du continent américain, est plongé depuis plusieurs mois dans une profonde crise politique. Le président Jovenel Moïse estime que son mandat prendra fin le 7 février 2022, alors que pour l’opposition et une partie de la société civile celui-ci s’est achevé le 7 février 2021. Ce désaccord tient au fait que Jovenel Moïse avait été élu lors d’un scrutin annulé pour fraudes, puis réélu un an plus tard.
Privé de Parlement, le pays s’est encore davantage enfoncé dans la crise en 2020 et le président Moïse gouverne par décret, alimentant une défiance croissante à son encontre. Dans ce contexte politique instable, M. Moïse a décidé l’organisation d’un référendum constitutionnel en juin.
Avec AFP
CULTURE
Pour Alger, c’est comme si le rapport Stora sur la réconciliation des mémoires entre la France et l’Algérie «n’existait pas»

Directeur général des Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi regrette que le travail de l’historien français n’ait pas été transmis à l’Algérie.
Le rapport de Benjamin Stora sur la réconciliation des mémoires entre la France et l’Algérie est un «rapport franco-français» qui n’a pas été transmis à Alger, a affirmé l’alter ego algérien de l’historien français, Abdelmadjid Chikhi, directeur général des Archives nationales.
«Je n’ai pas d’évaluation pour le rapport Stora. J’estime que ce rapport est un rapport français demandé par un président français à un citoyen français afin qu’il lui donne un avis sur ce qu’ils nomment “la mémoire apaisée”», a expliqué M. Chikhi dans une émission de la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera diffusée lundi 22 mars et intitulée «Algérie et France : mémoire de colonisation».
«C’est un rapport franco-français. Il ne nous a pas été transmis de manière officielle pour que l’on soit dans l’obligation, au moins morale, de répondre sur son contenu», assure le directeur des archives : «Officiellement, c’est comme si ce rapport n’existait pas.»
«Ce qui a été pillé doit être restitué»
Ancien combattant de la guerre d’indépendance, M. Chikhi a été nommé au printemps 2020 conseiller auprès du président Abdelmadjid Tebboune chargé des archives nationales et de la mémoire nationale.
En juillet, le chef de l’Etat l’a chargé de travailler sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie (1954-1962), de concert avec Benjamin Stora.
Au cours de l’émission de cinquante minutes, M. Chikhi a de nouveau réclamé la restitution de «la totalité» des archives de la période coloniale (1830-1962). «Peu de pays ont subi ce qu’a subi l’Algérie concernant son patrimoine historique, intellectuel et culturel. Ce qui a été pillé doit être restitué», argue le responsable algérien : «Comment arriver à la vérité historique quand l’intégralité de notre histoire est entreposée en France et ailleurs à l’étranger ?»
M. Chikhi a déjà formulé des critiques très virulentes à l’égard de la France et de l’historiographie française sur l’Algérie. Ainsi, lors d’un colloque vendredi, il a exhorté les chercheurs et les historiens à «s’éloigner de l’école française dans la recherche historique en adoptant une véritable approche d’analyse permettant de lever le voile sur toutes les vérités», selon l’agence de presse officielle APS.
Avec AFP