ECONOMIE
Boeing : enquête sur un modèle de 747 cargo après une chute de débris aux Pays-Bas

Les autorités néerlandaises ont annoncé lundi l’ouverture de deux enquêtes, après la chute deux jours plus tôt de débris d’un avion-cargo Boeing de type 747 400, qui ont blessé deux personnes dans le sud des Pays-Bas.
Cet incident est survenu samedi, le même jour que celui arrivé au Colorado, où un autre modèle de Boeing, un 777, avec 241 personnes à bord, a dû faire demi-tour en urgence après l’incendie de son réacteur droit. Lundi, tous les types de Boeing 777 équipés du moteur mis en cause ont été immobilisés.
Aux Pays-Bas, c’est un avion-cargo, un Boeing de type 747 400 qui a rencontré des difficultés quelques secondes après son décollage samedi après-midi depuis l’aéroport de Maastricht-Aix-la-Chapelle, le contrôle aérien détectant «un incendie du moteur», selon un communiqué des autorités aéroportuaires dimanche.
«Nous avons lancé une enquête préliminaire», a déclaré Luisa Hubregtse du Conseil néerlandais pour la sécurité, l’organisme chargé d’enquêter sur les incidents aériens. «Cependant, à ce stade, il est trop tôt pour tirer des conclusions», a-t-elle déclaré à l’AFP. «Nous menons une enquête technique», a, de son côté affirmé une porte-parole de la police qui a préféré garder l’anonymat.
«La compagnie va être interrogée»
«Nous allons regarder si une responsabilité est engagée dans tout ce qui s’est passé. La compagnie Boeing va être interrogée», a-t-elle poursuivi. L’appareil, qui avait pour destination New York et transportait des marchandises, dont des produits pharmaceutiques, a finalement effectué un atterrissage d’urgence à l’aéroport de Liège, en Belgique voisine.
Les médias néerlandais avaient alors diffusé des photos circulant sur les réseaux sociaux de débris au sol à Meerssen, près de Maastricht, notamment de l’un d’entre eux planté dans la carrosserie d’une voiture.
«Je suis aussi choquée que l’ensemble des habitants» de la commune, a déclaré lundi à l’AFP la maire de Meerssen, Mirjam Clermonts-Aretz, témoin d’une partie de la scène.
Cette dernière, qui vit à proximité de l’aéroport, a expliqué avoir «entendu les détonations provenant de l’avion», précisant que «de très nombreuses pièces» sont tombées.
D’après la maire, au moins deux personnes ont été blessées par la chute de débris, une «dame âgée et un enfant», la première victime ayant passé une nuit en observation à l’hôpital. L’aéroport de Maastricht-Aix-la-Chapelle, basé aux Pays-Bas, a dit «regretter que cela se soit produit» et tenter d’entrer en contact avec les personnes blessées.
Comme pour le Boeing 777 dans l’incident qui a eu lieu aux États-Unis, le moteur en cause du Boeing 747 400, parti de Maastricht, a lui aussi été fabriqué par le constructeur canadien Pratt&Whitney, même si le modèle concerné aux Pays-Bas est plus petit, selon le spécialiste néerlandais de l’aviation Joris Melkert.
Avec AFP

ECONOMIE
Le régulateur européen doit rendre sa décision sur le vaccin Johnson & Johnson le 11 mars

Ce vaccin à injection unique, ne requérant pas de très basses températures pour sa conservation, serait le quatrième à être approuvé dans l’UE s’il recevait le feu vert de l’Agence européenne des médicaments (EMA).
L’Agence européenne des médicaments (AEM) a annoncé mardi qu’elle se réunirait le 11 mars afin de décider si elle donne son feu vert au déploiement du vaccin Johnson & Johnson au sein de l’Union européenne.
«Le comité des médicaments à usage humain de l’EMA devrait donner sa recommandation pour le vaccin Covid-19 de Janssen (filiale européenne de J&J) le 11 mars» lors d’une réunion spéciale, a déclaré sur Twitter l’agence, basée à Amsterdam. Janssen-Cilag est la filiale européenne du géant pharmaceutique américain J&J.
Ce vaccin à injection unique et ne requérant pas de très basses températures pour sa conservation serait le quatrième à être approuvé dans l’UE s’il recevait le feu vert de l’EMA. L’EMA avait précédemment déclaré qu’elle prévoyait de prendre une décision à la mi-mars.
Le géant pharmaceutique américain Johnson & Johnson avait déposé en février une demande d’autorisation de son vaccin contre le Covid-19 dans l’Union européenne. Le vaccin de Johnson & Johnson a été soumis à une évaluation continue par l’EMA depuis le 1er décembre.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait salué le dépôt de cette demande, soulignant que l’UE «sera prête à donner son autorisation dès que l’EMA aura fourni une opinion scientifique positive». «Davantage de vaccins sûrs et efficaces arrivent», s’était-elle réjouie.
Les trois vaccins autorisés à ce jour sur le marché européen sont ceux d’AstraZeneca, de Pfizer/BioNTech et de Moderna.
Avec AFP
ECONOMIE
Le patron de l’OMS veut des mesures concrètes pour augmenter la production de vaccins

Le patron de l’OMS s’est livré à un vibrant plaidoyer ce vendredi en faveur de mesures concrètes pour augmenter drastiquement la production de vaccins contre le Covid-19, au-delà de l’appel du Conseil de sécurité à un accès équitable à l’immunisation.
Tedros Adhanom Ghebreyesus a jeté tout son poids dans un débat aussi controversé que complexe et technique : lever provisoirement les brevets qui protègent les intérêts des inventeurs des vaccins contre le Covid pour résorber la pénurie et aider à éradiquer une pandémie qui en un peu plus d’un an a déjà fait 2,5 millions de morts.
«Le vote pour l’équité en matière de vaccins est important et nous apprécions cela», a réagi le directeur général au cours de sa conférence de presse bi-hebdomadaire à Genève, peu après l’adoption à l’unanimité de la résolution à New York.
Débat houleux
Mais il a fait comprendre que ce geste était loin d’être suffisant : «des mesures concrètes doivent être prises comme renoncer à la propriété intellectuelle sur les brevets pour augmenter la production, la couverture du vaccin et se débarrasser de ce virus dès que possible».
Le débat sur la levée provisoire de la propriété intellectuelle agite l’Organisation mondiale du commerce depuis octobre. Avancée par l’Inde et l’Afrique du Sud, la proposition est fermement combattue par l’industrie pharmaceutique appuyée par l’Union européenne, les Etats-Unis et la Suisse et d’autres pays riches.
Les opposants affirment notamment que cela découragerait à terme l’investissement dans la recherche et le développement de nouveaux médicaments et jugent que les laboratoires qui ont mis au point les vaccins sont aussi les mieux placés pour les produire dans les quantités requises. La proposition sera débattue au Conseil général de l’OMC lundi et mardi prochains.
Le docteur Tedros ne comprend pas les réticences et estime que les accords de l’OMC autorisent cette procédure en cas de force majeure. «Nous voyons un manque de coopération et même une forte résistance et pour être tout à fait honnête je n’arrive pas à comprendre ça, parce que cette pandémie est sans précédent. Le virus a pris le monde en otage», s’est-il désolé.
Pour lui «la suspension des brevets devrait être prise au sérieux et le Conseil de sécurité peut le faire s’il y a une volonté politique», a-t-il martelé.
vaccinal
Pour le directeur général il faut suspendre les brevets, encourager le transfert de technologie mais aussi pousser les groupes pharmaceutiques à mettre à disposition de leurs concurrents leurs capacités de production. C’est le seul moyen de répondre à un autre phénomène qui prive les pays les plus défavorisés d’accès à l’immunisation : le nationalisme vaccinal.
Sous la pression de leur population, les gouvernements des pays qui en ont les moyens achètent les doses encore rares pour vacciner le plus de monde possible et pas seulement les catégories prioritaires. Cela ne fait qu’aggraver les problèmes d’approvisionnement des pays moins bien lotis.
Quand la présidente de la Commission européenne promet de vacciner 70% de la population de l’UE à l’été ou quand la nouvelle administration de Joe Biden promet de vacciner tous les Américains au plus vite, cela fait douter de l’appel du Conseil de sécurité à l’accès équitable.
Le système Covax – mis en place par l’OMS, l’Alliance pour les vaccins (Gavi) et d’autres partenaires – pour éviter justement que quelques-uns n’accaparent l’essentiel des doses disponibles en souffre, et particulièrement son volet destiné à fournir les 92 pays les plus défavorisés qui y ont souscrit.
«Ces actions sapent Covax et privent les personnels soignants et les personnes vulnérables dans le monde entier de vaccins qui peuvent leur sauver la vie», a dénoncé le directeur général.
Bruce Aylward, un de ses conseillers spéciaux, a souligné que «certains pays continuent de tenter de nouer des accords qui vont mettre en danger l’approvisionnement du système Covax, sans l’ombre d’un doute». Y compris le Serum Institute of India, qui doit fournir l’essentiel des vaccins distribués par Covax au premier semestre de cette année.
Avec AFP