ECONOMIE
AstraZeneca : la limitation aux plus de 55 ans crée la «confusion», juge l’Académie de médecine

L’Académie nationale de médecine a critiqué ce mercredi la décision de ne reprendre la vaccination avec le vaccin d’AstraZeneca que chez les personnes âgées de 55 ans ou plus, après sa suspension, y voyant une source de «confusion» qui «pertube» la campagne de vaccination.
Le vaccin développé par le laboratoire britannique et l’université d’Oxford avait été suspendu le 15 mars par plusieurs pays européens après le signalement de plusieurs cas de caillots sanguins, parfois mortels.
La France a repris la vaccination avec ce produit vendredi dernier, après un avis de l’Agence européenne des médicaments (EMA) le jugeant «sûr et efficace», mais la HAS a recommandé de le réserver aux personnes de 55 ans et plus car les rares cas de thrombose veineuse cérébrale ont uniquement été observés chez des moins de 55 ans.
Cette décision «perturbe gravement la progression de la campagne nationale de vaccination» en «conduisant les centres de vaccination et les médecins généralistes à annuler des convocations, à modifier les plans de rendez-vous et à jeter des doses de vaccin inutilisées, accroissant le regrettable taux de gaspillage», déplore l’Académie de médecine.
Depuis, «elle induit le doute sur les homologations délivrées par l’EMA et suscite ainsi une défiance du public envers les différents vaccins contre la Covid-19 mis sur le marché», ajoute-t-elle.
Dans le contexte de «recrudescence épidémique actuelle de la Covid-19», l’organisme recommande au contraire «de ne pas suspendre l’utilisation d’un vaccin bénéficiant de l’AMM (autorisation de mise sur le marché) sur la base de signalement d’évènements indésirables très rares dont l’incidence chez les vaccinés n’est pas significativement supérieure à l’incidence attendue en population générale».
Il estime également qu’il ne faut «pas outrepasser les avis de l’EMA au nom d’un principe de précaution qui devrait d’abord s’appliquer au risque bien réel que constitue la Covid-19».
Dans le même temps, l’Académie suggère «de renforcer les moyens du dispositif national de suivi de pharmacovigilance des vaccins pour assurer l’évaluation clinique approfondie de chaque évènement indésirable déclaré, avec une attention particulière pour les accidents thrombotiques» et «de partager avec le grand public les données actualisées sur l’efficacité et l’innocuité des vaccins anti-Covid-19 utilisés en France par une communication soutenue, claire, transparente et non anxiogène».
Avec AFP

ECONOMIE
En Afrique, la reprise économique freinée par l’accès limité aux vaccins contre le Covid-19

L’Afrique subsaharienne devrait enregistrer en 2021 la croissance économique régionale la plus lente au monde, avec un taux de 3,4 %, alors qu’elle peine à se remettre de la crise provoquée par le Covid-19, a averti le Fonds monétaire international (FMI) jeudi 14 avril.
«Les difficultés économiques ont provoqué d’importants bouleversements sociaux et un trop grand nombre de personnes ont replongé dans la pauvreté», a déclaré Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du FMI : «Le nombre de personnes extrêmement pauvres en Afrique subsaharienne a augmenté de plus de 32 millions, selon les projections.»
Faute d’approvisionnements suffisants en vaccins contre le Covid-19, l’Afrique subsaharienne subit un retard considérable dans ses campagnes de vaccination.
La pandémie liée au coronavirus a ainsi mis en lumière une nouvelle fois le décalage entre les pays riches et pauvres de la planète. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), «moins de 2 % des 690 millions de doses de vaccin anti-Covid-19 administrées jusqu’à présent à l’échelle mondiale l’ont été en Afrique».
Pour le FMI, cet accès limité aux vaccins, de même que l’espace politique restreint dans beaucoup des pays du continent, freinent la reprise à court terme. Selon ses prévisions, pour la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, le coût de la vaccination de 60 % de la population nécessitera une augmentation des dépenses de santé pouvant aller jusqu’à 50 % et pourrait dépasser 2 % du PIB dans certains pays.
2020, la pire année jamais enregistrée
Le FMI estime que l’Afrique subsaharienne se remettra de la contraction de 1,9 % du PIB de 2020 – la pire année jamais enregistrée – avec une croissance de 3,4 % cette année, explicable par la réouverture des frontières, qui stimule les échanges et le commerce. Mais dans de nombreux pays, «les revenus par habitant ne retrouveront pas les niveaux d’avant-crise avant 2025», prévient le rapport.
Selon M. Selassie, les pays africains ont été frappés par trois phénomènes liés à la pandémie : l’augmentation des besoins des systèmes de santé et d’infrastructures, l’accroissement des niveaux d’endettement et l’incapacité des gouvernements à collecter davantage d’impôts.
D’autres facteurs tels que l’accès au financement extérieur, l’instabilité politique, la sécurité intérieure ou les chocs climatiques pourraient compromettre davantage la reprise.
En revanche, le FMI note que la fourniture ou le déploiement plus rapide que prévu de vaccins pourraient améliorer les perspectives à court terme de la région.
Avec AFP
ECONOMIE
Canal de Suez : l’Egypte réclame 900 millions de dollars au propriétaire de l’«Ever-Given»

Selon l’Autorité du canal de Suez (SCA), l’Egypte a perdu entre 12 et 15 millions de dollars par jour lors du blocage du canal par ce porte-conteneurs.
Le propriétaire japonais du porte-conteneurs qui avait bloqué le canal de Suez a confirmé, mercredi 14 avril, être en négociations avec les autorités égyptiennes, qui lui réclament 900 millions de dollars pour laisser repartir le bateau, qui a été saisi.
L’Ever-Given, d’une capacité de 200 000 tonnes, s’était échoué le 23 mars, bloquant le trafic du canal, qui concentre plus de 10 % du commerce mondial, avant d’être renfloué, le 29 mars, avec l’aide d’experts internationaux.
Lundi, le quotidien gouvernemental égyptien Al-Ahram révélait que l’Egypte réclame 900 millions de dollars de dédommagements (environ 750 millions d’euros). Le destin du bateau se joue «désormais sur le terrain juridique», a affirmé, mercredi, le porte-parole du propriétaire, Shoei Kisen.
Selon l’Autorité du canal de Suez (SCA), l’Egypte a perdu entre 12 et 15 millions de dollars par jour de fermeture du canal, emprunté par 19 000 navires en 2020, soit une moyenne de 51,5 navires par jour. Figurant parmi ses principales sources de revenus, le passage a rapporté environ 5,7 milliards de dollars au Caire en 2019-2020.
Compenser les pertes engendrées
Lundi soir, le chef de la SCA avait fait état à la télévision publique de «négociations» en vue d’obtenir des dédommagements pour le préjudice subi. L’Egypte n’a commis «aucune erreur» dans cet incident, selon lui, faisant porter la seule responsabilité au navire.
«Les négociations se poursuivent, il y a encore beaucoup de points [d’achoppement] avec l’entreprise et l’assurance», à commencer par la «somme», avait affirmé l’amiral Osama Rabie.
«Le navire [battant pavillon] panaméen Ever-Given a été saisi en raison du non-paiement de la somme de 900 millions de dollars (…) en vertu d’un jugement rendu par le tribunal économique d’Ismaïlia», a-t-il dit.
Le montant correspond, selon la même source, aux «pertes engendrées par le bateau à la SCA, outre son renflouement et les opérations de maintenance».
Plus de 400 navires avaient été bloqués au nord et au sud de l’isthme durant six jours, formant de gigantesques embouteillages qui ont mis plusieurs jours à se résorber.
Avec AFP